Est-ce que vous aussi vous avez, dans un coin de votre tête, griffonnée sur un bout de papier ou élégamment calligraphiée dans un beau cahier, une liste de rêve ?
De petites de ou de grandes choses que vous aimeriez faire au moins une fois dans votre vie.
Avec ma sœur, il y a quelques mois en plein confinement et en pleine recherche de sens à nos vies, on a fait ce jeu de :
« Et toi tu voudras faire quoi quand tu seras grande ? »
Anodine comme question mais pas tant… J’ai lu quelque part que le métier que l’on voulait faire lorsqu’on était petit ne nous quittait plus. Que c’est dans celui-ci que se cache en fait notre moi profond. Dans notre enfant, pas de jugement, pas d’interdit, juste la liberté de pouvoir être qui l’on veut.
Tout ça pour vous dire que petite, mon grand rêve c’était d’être Belle. Non pas belle mais Belle le personnage dans le Disney « La Belle et la Bête ». Celle qui dévore les livres, se sent incomprise et se pâme devant une bibliothèque qui touche le plafond, avec vous savez l’échelle qui se promène sur les étagères.
Mon rêve c’était les livres, de près ou de loin : bibliothécaire, libraire, écrivaine, lectrice, tous les métiers qui pouvait m’amener aux livres.
Ça ne m’a pas quitté depuis et pourtant je n’ai pas du tout suivi ce chemin.
En faisant ce petit exercice d’introspection, j’ai rajouté sur ma liste de choses-à-faire-un-jour-peut-être : écrire une nouvelle. Vous noterez que je ne me suis pas dit : écrire une pentalogie qui deviendra un best-seller ! L’objectif n’était pas trop ambitieux, réalisable, à ma hauteur.
Fallait-il encore se donner les moyens de le réaliser. Et vous vous en doutez si j’écris tout ça aujourd’hui, c’est parce que ça y est ! Je l’ai fait 😊
Pour y arriver, j’ai ressenti le besoin de ne pas être seule, de me mettre un défi. Un dimanche matin pluvieux et gris, j’ai mis mon réveil pour me rendre à un atelier d’écriture de nouvelles.
J’étais un peu stressée de ce que j’allais y trouver, j’ai failli ne pas y aller me trouvant mille prétextes.
Et là, la magie opère.
Une fois le cadre donné : pas de censure, ne pas s’arrêter sur l’orthographe ou la conjugaison, juste écrire ses idées, et après nous avoir remis une phrase, quelques mots à placer et une image comme rampe de lancement, finalement ce sera 1h15 non-stop d’écriture accompagnée de quelques cafés.
Le silence est quasi religieux, on n'entend que le bruit du stylo sur les feuilles.
Viviane n’autorise pas l’ordinateur, elle dit que l’histoire est dans le stylo, c’est notre écriture qui nous guide.
Une énergie énorme se dégage de ce moment, on la sentirait presque planer et passer de l’une à l’autre (atelier exclusivement féminin par ailleurs…)
Je me sens à la fois calme et agitée, je remue sur ma chaise, j’ai chaud, j’ai froid, les mots viennent, mon esprit ne part jamais vraiment trop loin. Je suis dedans, dans mon histoire, dans ce moment.
Viviane nous invite à finir notre nouvelle, trouver la chute.
On souffle, on s’étire, on ouvre grands les yeux, on se regarde, sans trop échanger comme pour ne pas briser ce silence.
Petit tour de table, chacune lit son texte au groupe. Je ne m’y attendais pas, ça me fait un peu peur. Je n’ose pas me lancer la première, alors j’écoute les histoires des autres.
Les textes sont beaux, on sent que certaines ont l’habitude d’écrire.
Les remarques sont sans jugement, extrêmement bienveillantes mais constructives.
Je me lance, je lis mes mots, encore tout frais. Ouf, c’est fait ! Et c’est pas si mal, je suis plutôt satisfaite de mon petit effet. Bien sûr il y a encore du travail mais le début est bon.
De retour à la maison, je suis satisfaite sans trouver le temps de m’y remettre. Les jours passent et en y repensant je me dis que non, vraiment ce n’est pas terrible, voir carrément mauvais. Quelle idée m’a traversé de m’être imaginée écrivaine !!
Et ce matin, à peine réveillée avec mon café, j’ai attrapé le premier carnet qui m’est passé sous la main, un crayon de papier, et je me suis mise à écrire. Sans me donner de délais, sans trop s’avoir où j’allais et de nouveau, une heure d’écriture.
Je prends même le temps de la retaper sur l’ordinateur. Et là, je sens que ça y est.
Elle est toute petite, à peine mille mots, pas vraiment finie, avec incontestablement des maladresses, mais c'est la mienne et je peux cocher une case dans la liste de mes rêves : Ecrire une nouvelle.
Un très grand merci à Viviane de l'association anagramme pour son écoute et ses conseils, aux bibliothèques du Grésivaudan de nous proposer un accès gratuit à cette expérience, et à toutes celles qui ont participé à cet atelier pour leur accueil, leur confiance et leur bienveillance :)
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